Avec l’évolution des conditions climatiques, les périodes de sécheresse sont de plus en plus fréquentes, et les restrictions d’eau pour arroser également. Notre façon de concevoir nos décors végétaux doit donc évoluer et s’adapter, tout comme nos pratiques jardinières.
Le terme « Xeriscaping » est un mot-valise composé du suffixe d’origine grecque « Xêros », sec, et du mot anglais « scape », paysage. On pourrait le traduire en français par xéropaysagisme. Cette tendance née aux USA au début des années 1980 fait la part belle aux plantes xérophytes, naturellement adaptées aux milieux secs et donc peu exigeantes en arrosages.
À consulter dans cette inspiration
1 – ADAPTER LA PALETTE VÉGÉTALE
Elle se compose de plantes naturellement adaptées au manque plus ou moins prolongé d’eau, nommées plantes xérophytes, telles que les plantes méditerranéennes de garrigue et de maquis, les végétaux originaires des bush australiens, nord-américains ou sud-américains, les graminées et les plantes succulentes. Vérifiez toujours la rusticité (résistance au gel) des plantes sélectionnées.
Au fil de leur évolution, ces plantes xérophytes se sont adaptées à leur milieu sec et à la rareté des ressources en eau par des stratégies diverses : réduction de la surface foliaire, réserves de sucs dans les feuilles ou dans les racines, pilosité, enracinement en profondeur, repli des feuilles aux heures les plus chaudes, entrée en repos estival, etc.
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2 – Choisir des matériaux de couleur claire
Pourquoi les populations du pourtour méditerranéen peignent leur maison en blanc ? Ce n’est pas juste pour faire joli dans le paysage ! Le blanc réfléchit les rayons lumineux et emmagasine beaucoup moins la chaleur que les matériaux de couleur foncée. Exit donc les coloris anthracite ou noirs certes très tendance, et bienvenue aux tons naturels beiges, sable, ocre clair, blancs, etc.
Privilégiez également les matériaux naturels pour les terrasses, bacs et pots, comme le bois, la terre cuite ou éventuellement les matériaux composites aux tons pâles. Façades, murets et allées seront également enduits de tons naturels clairs.
3 – ANTICIPER LES MANQUES D'EAU
Préférez les plantations automnales afin que vos végétaux aient le temps de s’enraciner avant d’affronter leur premier été. Paillez abondamment la surface du sol des haies, massifs et bordures, sans oublier les bacs et pots, afin d’éviter une trop grande évaporation. Pour vos jeunes plantations et les cultures gourmandes en eau (comme certains légumes), un arrosage ciblé au goutte à goutte gaspille moins d’eau, tout comme l’installation de poteries d’irrigation appelées ollas (ou oyas), dès la plantation de vos végétaux.
Dès que c’est possible, installez un ou plusieurs récupérateurs d’eau de pluie sur les descentes de gouttière. Cette dernière astuce est autant valable pour les jardins que pour les terrasses et grands balcons.
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1 – AMÉLIORER SON SOL
Une terre naturellement légère ou qui retient mal l’eau peut être améliorée par des apports de terre végétale, de compost maison bien décomposé ou de fumier composté. Ces amendements agissent comme une éponge. A renouveler tous les 2 ans environ.
Au contraire, si votre terre est lourde, argileuse ou humide, et que vous souhaitez cultiver des plantes de sécheresse, améliorez le drainage du sol par des apports de graviers, pouzzolane, tessons de poterie, etc. Utilisez les plantes xérophytes pour la plantation de vos talus, rocailles ou murets fleuris, et surélevez vos massifs pour éviter que l’humidité ne stagne trop au niveau des racines et du collet des plantes.
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2 – Pailler toutes ses plantations
Le paillage, en plus de limiter le développement des herbes indésirables, limite l’évaporation de l’eau et donc permet à la terre de rester fraîche plus longtemps. Les paillages organiques (tontes sèches de pelouse, bois raméal fragmenté (BRF), paille broyée, paillettes de chanvre, cosses de cacao concassées, etc.) se décomposent plus ou moins rapidement et enrichissent progressivement la terre en humus. Ils sont parfaits pour les terres naturellement légères et/ou bien drainées. Les paillages minéraux (graviers, pouzzolane, etc.) sont également précieux, même s’ils ont tendance à se mélanger à la terre avec le temps. Un avantage pour les sols lourds et argileux.
Pour être efficace, le paillage est étalé sur une épaisseur de 5 à 10 cm. Et il peut être associé à un arrosage ciblé au goutte-à-goutte.
3 – LIMITER LES ZONES DE GAZON
Dans la tendance xeriscaping, le gazon « façon moquette verte-green de golf » est limité au strict minimum (au plus près de la maison par exemple) voire totalement banni. Pour rester vert, un gazon classique demande de copieux arrosages et des apports d’engrais, qui engendrent une croissance continue et donc des tontes régulières, et le fait de tondre régulièrement augmente son besoin en eau et en engrais ! Un cercle peu vertueux et pas vraiment compatible avec la philosophie du xeriscaping…
Optez plutôt pour un mélange moins exigeant en eau (à base de fétuque notamment) que vous couperez avec la tondeuse en position haute. Il est même possible transformer progressivement cette pelouse rustique en prairie fleurie que vous ne faucherez qu’une à deux fois par an. Un refuge idéal pour la biodiversité ! Tondez alors simplement des allées au milieu de votre prairie pour conserver les accès aux différents points du jardin.
Dans certaines parties peu sujettes au piétinement, certaines plantes vivaces rampantes peuvent avantageusement remplacer le gazon, tout en demandant peu d’entretien. Lierre rampant ou pervenches à l’ombre, thym serpolet en plein soleil, comptent parmi les plantes répandues et faciles à adapter. Tondez si besoin une à 2 fois par an, au printemps et/ou en automne.
Des idées pour s’inspirer
Les inspirations sont à puiser dans les jardins d’ambiance méditerranéenne, les jardins de graviers ou les rocailles alpines. Vérifiez simplement la rusticité des plants sélectionnés (leur résistance au gel), elle doit être en adéquation avec votre région. En terre lourde et argileuse, n’oubliez pas d’améliorer le drainage.