Le langage du jardinier est souvent source d’interrogations, et nous achetons parfois des végétaux sans savoir exactement comment procéder pour la plantation et l’entretien de ces derniers. Dites au revoir à vos doutes en découvrant nos explications sur le scion et nos différents conseils de plantation et entretien.
Qu’est-ce qu’un scion ?
Pour le pépiniériste, le scion est un jeune arbre de 2 ans de culture, dont un an de greffe. Il constitue l’étape intermédiaire pour toutes les autres formes d’arbres fruitiers (gobelet, demi-tige, palmette, etc.).
Le scion se présente sous l’aspect d’une tige unique. Ce jeune arbre « brut » est vendu en racines nues (sans motte) et en repos de végétation (sans feuilles, sans fleurs, ni fruits) pour ne subir qu’une seule transplantation et ainsi mieux s’enraciner dans son nouvel environnement.
Selon la forme fruitière que l’on souhaite établir à partir du scion, sa mise à fruits demande de 3 à 6-7 ans (sauf Pêchers et Nectariniers qui peuvent produire à partir de la deuxième année).
Outre le bénéfice d’offrir au jardinier la possibilité de créer sa propre forme fruitière, le scion est économique.
Comment et quand planter un scion ?
La période idéale de plantation du scion s’échelonne de mi-novembre à mi-mars. Des plantations plus tardives sont possibles, mais demandent un suivi plus important. Comme pour toute plantation, le mieux est de préparer le terrain à l’avance, afin de mieux ameublir le sol et pouvoir planter à réception des arbres. Les besoins spécifiques de chaque espèce fruitière sont développés dans leur fiche conseil. Voici les conseils de base :
- Creusez un trou de 50 cm de diamètre minimum et 40-50 cm de profondeur. Évacuez les gros cailloux, les racines et les restes de végétation.
Apportez au fond du trou de plantation un engrais organique (Lombricompost + corne torréfiée) qu’il faut bien mélanger à la terre du fond. Recouvrez d’une couche de terre bien émiettée de 15-20 cm afin que les racines ne soient pas en contact avec l’engrais. - Retaillez l’extrémité des racines pour rafraîchir les coupes, puis enrober les racines du scion avec une boue fertilisée un peu liquide, ce qui assure une meilleure cohésion entre les racines et la terre.
- Installez solidement un grand tuteur (minimum 1,50 m) dans le trou de plantation, et placez contre le tuteur votre scion avec son collet au niveau du sol. (qui correspond à la zone de transition entre les racines et le tronc de l’arbre)
- Rebouchez le trou de plantation avec la terre extraite bien émiettée, améliorée avec un peu de terreau. Formez une cuvette pour l’arrosage.
- Arrosez abondamment (15-20 litres d’eau) à la plantation pour tasser la terre autour des racines. Un épais paillage au pied du jeune arbre maintient naturellement l’humidité du sol et empêche la croissance des herbes indésirables.
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Comment tailler un scion ?
Il est indispensable de tailler un scion à sa plantation, cela permet sa bonne reprise et son bon développement. La technique de taille dépendra de la forme que vous souhaitez donner à votre fruitier :
- Pour la formation en gobelet : la première année, conservez les 3 ou 4 pousses qui se développent au niveau de la taille de plantation, et supprimez au ras du tronc toutes les pousses en surnombre. La deuxième année, les 3 ou 4 branches conservées sont à nouveau taillées à 15-20 cm de leur naissance, afin de les faire ramifier.
- Pour la formation d’un arbre haute tige : C’est la forme adaptée aux grands fruitiers à fruits secs comme le Noyer et le Châtaignier. La taille sévère de plantation provoque le démarrage de pousses particulièrement vigoureuses. La première année, en début d’été, sélectionnez la pousse la plus puissante (que vous attacherez contre le tuteur) et supprimez au ras toutes les autres.
- Pour la formation d’une palmette : Un système de palissage est nécessaire. La première année, conservez uniquement les deux pousses nées au niveau de la taille de plantation, puis palissez-les au fur et à mesure de leur croissance tant qu’elles sont suffisamment souples. Les formes palissées plus complexes sont aussi réalisables. La deuxième année, en sortie d’hiver, coupez l’extrémité de cette pousse à la hauteur souhaitée (130 cm pour former une demi-tige, 180 cm pour former une haute tige), puis procédez comme pour l’établissement du gobelet : conservez durant l’été les 3-4 pousses nées au niveau de la coupe et supprimez celles qui se développent le long du futur tronc.